Chouchou en B.D.
Diverses parutions de Chouchou dans les médias, allant du grand format 56 x 40 cm pour le journal Chouchou au plus petit format 25,50 x 17 cm du journal nouvelle formule.
Mais où est donc passé le père Noël
Planche du journal Chouchou n° 5 (grand format).
Première planche de Chouchou parue dans le n° 1 du journal le 12 novembre 1964.
Deux planches de Chouchou parues dans le n° 13 du journal, petit format.
Dos du journal n° 11 du 15 avril 1965
Série de gags parus dans le quotidien France Soir en 1964.
Deux cartoons parus dans Pilote en 1965, parmi tous ceux publiés dans le journal.
La genèse du journal Chouchou
Beaucoup d'erreurs ont été écrites sur la création du journal Chouchou. Etant personnellement impliqué dans sa création, je profite de ce site pour faire le point sur le sujet.
En 1964, vu le succès du personnage Chouchou, Daniel Filipacchi m’a demandé de former une équipe d’auteurs et d’illustrateurs pour créer un journal pour les jeunes. Après de nombreuses réunions avec différents artistes, j’ai pu lui présenter une prémaquette. J’avais mes idées, je visais un public un peu plus âgé que celui de Spirou, Tintin ou Pilote. J’aurais aimé créer un journal plus satirique, plus farfelu, dans l’esprit de la revue américaine MAD. J’étais surchargé de travail à l’époque et n’avais pas assez d’expérience pour diriger un journal. Mon rêve était d’avoir René Goscinny comme rédacteur en chef. Avec l’accord de Daniel Filipacchi je suis allé le rencontrer chez lui rue A. Bruneau à Paris. Il m’a très bien reçu et nous avons longuement discuté, mais malheureusement il avait trop d’engagements de son côté et n’a pas pu accepter.
Il a fallu du temps pour trouver un autre rédacteur en chef. Jean-Claude Forest, le père de Barbarella, faisait partie de l’équipe et connaissait bien Remo Forlani qui était un grand connaisseur des comics américains. Il l’a proposé à ce poste (il le remplacera plus tard) et c’est ensemble, avec Daniel Filipacchi qu’ils ont décidé de retenir le très grand format de 56 x 40 cm, format des comics vendus à des millions d’exemplaires aux Etats Unis et format des quotidiens français de l’époque. Ce n’était pas mon choix et, pour une fois, je n’étais pas d’accord avec Daniel Filipacchi. En 1964 la « bande dessinée » n’était pas encore considérée comme « 9e Art ». Il n’y avait ni festival d’Angoulême, ni salon de la B.D. Pour les lire il fallait plutôt se cacher ! Pour moi, sortir un journal grand format était de la folie. Bien sûr ce format géant offrait des possibilités de mise en page spectaculaires. Pourtant, malgré les illustrateurs talentueux qui avaient été recrutés et un passage à un petit format de 25,5 x 17 cm à partir du n° 10, les ventes sont restées inférieures aux prévisions. Le journal s’est arrêté après le 14e numéro.
Je n’avais aucune responsabilité dans le magazine n’y produisant que quelques gags et des bandes dessinées, mais j’ai été très déçu par son échec et par le comportement de certains de mes confrères. Seul René Goscinny a été correct avec moi. Il m’a proposé de faire une B.D. dans Pilote et j’ai réalisé quelques cartoons pour ce journal. Mais créer et dessiner une planche chaque semaine était pour moi un travail de forçat beaucoup trop stressant ! J’ai très vite arrêté cette collaboration pour me consacrer à la conception des albums de Séraphin.
La période Salut les copains a été pour moi une expérience enrichissante à tout point de vue, mais je ne me voyais pas dessiner du Chouchou toute mon existence ! Il fallait arrêter et je n’ai jamais regretté ce choix. Une page de ma vie venait de se tourner…