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60  ans

de créations

 

Je suis né le 1er mai 1937 à Grendelbruch (Bas-Rhin) un petit village des Vosges, près du mont Sainte-Odile. A la maison on ne parlait que l’alsacien et uniquement l’allemand à l’école et à l'église... J’avais 8 ans à la fin de la guerre et ne comprenais pas un mot de français lorsque du jour au lendemain tout l’enseignement s’est fait dans cette langue qui m'était inconnue. Un terrible handicap !

 

Il n’y avait aucun livre dans ma famille ! Les rares images que je voyais me fascinaient et dès mon plus jeune âge, à  4 ans déjà, je fabriquais mon premier album (mon « Kingkoma ») avec les chromos, gravures, images religieuses que je pouvais trouver où que l’on me donnait. Ma voie était tracée…

 

Après 4 années aux Arts Décoratifs de Strasbourg (de 1952 à 1956, section publicité) j’ai quitté l’Alsace pour suivre les cours de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (de 1956 à 1960, section peinture). Ma carrière professionnelle débute dès les années 60/61 avec mes premières couvertures et illustrations pour le journal Bayard, et surtout avec la création pour cette revue d’une bande dessinée Cyko et le talisman, parue en 1961.

 

Le Service militaire que j’effectue au Service cinématographique des armées d’Ivry, met fin à ces débuts prometteurs. Mais c’est là, pendant mes temps libres, que j’imagine un petit bonhomme à la grosse tête, chevelure devant les yeux, sorte de caricature des jeunes idoles de l’époque. J’allais être libéré et venais de signer avec l’agence Havas de Strasbourg pour monter un studio de publicité. Pourtant je n’ai pas hésité à aller le présenter à Daniel Filipacchi dès que j’ai appris qu’il cherchait une mascotte pour son journal Salut les copains. Séduit par l’originalité du personnage, et malgré les réticences de ses collaborateurs, il décida de me faire confiance en l’adoptant comme mascotte et le baptisa « Chouchou ». Le succès fut immédiat. Chouchou, avec sa coupe de cheveux si caractéristique, est resté dans la mémoire de toute une génération.

 

J’ai la chance d’avoir une grande imagination et mon plus grand plaisir est dans la création. Après Chouchou, créer les 3 albums de Séraphin (« Beebo » pour les anglo-saxons) m’a apporté de grandes satisfactions. Le merveilleux chef-d’œuvre de Séraphin paraît en 1967. Il est traduit en 14 langues (même en japonais) et son succès dépasse toutes mes espérances. Son esprit satirique et sa mise en page très nouvelle pour l’époque bouleversent les codes du livre pour enfant. Dès sa sortie il est couronné par le Prix du meilleur livre loisirs jeunes et le Prix de Bologne. J’ai été très heureux et flatté d’apprendre qu’aujourd’hui encore il est considéré par certains critiques comme l’un des meilleurs albums pour enfants de notre époque. Il est toujours en vente en Suisse, Allemagne, Norvège, Italie, France…

 

J’ai toujours travaillé en indépendant. Cette liberté m’a permis de m’exprimer dans de multiples domaines de l'illustration, que ce soit avec des éditeurs français ou étrangers pour la création d’albums, de livres, de calendriers de l’Avant, d’illustrations diverses pour la jeunesse… ou pour la réalisation de couvertures de revues et de journaux, ou celle de travaux documentaires ou publicitaires.

 

Ceux qui ne connaissent de moi que Chouchou ou Séraphin seront peut-être surpris de découvrir la finesse d’exécution de certains de mes dessins, comme ceux sur la construction des cathédrales ou de l’album Il y a 100 ans déjà. Passer d’un style à un autre ne me pose pas de problème et j’ai adapté ma technique selon les commandes ou mon inspiration. Mes dessins sont réalisés  à l’encre de chine, écoline, magic color ou peinture à l’huile.

 

Pour Il y a 100 ans déjà (le livre dont je suis le plus fier) j’ai choisi de rester le plus réaliste possible pour restituer au mieux l’ambiance de cette époque. Depuis des années j’avais amassé de nombreux livres et des milliers de cartes postales sur la vie quotidienne en Europe. Cela m’a donné l’envie de faire revivre un peu de ce monde disparu que j’avais connu en partie dans mon enfance. Ce fut un travail énorme qui m’a demandé beaucoup de temps, surtout que je ne travaille pas vite. Edité en Allemagne, puis en France et aux USA, il a été récompensé par le Prix Ibby. En 1997-98 ces illustrations ont été au centre d’une exposition qui m’a été consacrée au Musée National des Arts et Traditions Populaires de Paris, sous le titre Le monde merveilleux de Philippe Fix.

 

Aujourd’hui je dessine et peins uniquement pour mon plaisir. J’ai de nombreuses occupations. Collectionneur toujours à la recherche d'images, de livres, d’objets rares ou inattendus, j’aime, avec ma femme Françoise, courir les brocantes, les Puces, les salles des ventes… Autres plaisirs : visiter les musées, voyager, tant que je le peux… ou simplement jardiner ou me plonger dans la masse de documents de ma bibliothèque.

« Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut » a dit Cicéron. Tel est mon cas et je ne peux qu’approuver !

Pour me contacter fix.philippe@wanadoo.fr 

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